Le parcours singulier de Jean Balladur
Des lettres et de la philosophie qui sont ses premiers amours, Jean Balladur va consacrer sa vie à l’architecture
Jean Balladur, né le 11 mai à Smyrne (aujourd’hui Izmir en Turquie) en 1924. Il est le cousin issu de germain d’Edouard Balladur, premier ministre. Il effectue ses études secondaires au lycée Condorcet à Paris puis entreprend des études littéraires en khâgne.
Il y reçoit l’enseignement de Jean-Paul Sartre dont il devient l’ami. Ils collaboreront tout deux dans le cadre de la revue « Les Temps Modernes ».
Admissible en 1943 à l’âge de 19 ans à l’Ecole Normale Supérieure, il interrompt ses études pour entrer dans la Résistance. À la libération, en octobre 1945, il décide de se tourner vers l’architecture, dans laquelle il voit la « forme éminente d’une évocation de l’Esprit dans l’apparence du monde vécu».
Admis à l’École National Supérieure des Beaux Arts en 1949, il intègre l’atelier de Roger-Henri Expert et obtient son diplôme en 1953. Les liens avec Sartre se sont maintenus pendant quelques années et la revue Les Temps modernes le publiera à trois reprises : « Le Dedans et le dehors » (1949), « Un architecte romantique : Frank Lloyd Wright » (T.M. n° 121). (1955) et « Urbanisme et démocratie » (T.M. n° 11.), (1956). Il suit parallèlement un court stage dans l’agence de Le Corbusier mais réalise ses premiers projets inspirés par l’esthétique du Bauhaus.
Outre les projets qu’on lui connaît, son cabinet a réalisé en France et à l’étranger, d’importantes opérations tant dans le domaine des constructions universitaires, administratives, hospitalières, hôtelières que touristiques.
Jean Balladur s’impliqua au sein de l’Ordre des architectes, du Syndicat des Architectes de la Seine dont il fut président et de la Confédération des Architectes Français comme vice-président. Il fut également pendant 20 ans titulaire de la chaire d’architecture de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Jean Balladur était par ailleurs Officier de la Légion d’Honneur, chevalier du Mérite et des Arts et Lettres et Commandeur des Palmes académiques.
En 1999, il est élu membre de l’Académie des Beaux-arts de l’Institut de France, dans la section d’architecture, au fauteuil d’André Remondet.
Il est décédé à Paris le 15 juin 2002, mais sera inhumé dans le cimetière de La Grande Motte.