Une vision globale de l’architecture
Jean Balladur a consacré 30 ans de sa vie à La Grande Motte.
Il a pu, grâce au soutien de Pierre Racine, imposer, au-delà des pressions politiques et économiques, sa vision de la ville idéale. Aujourd’hui, ce qui marque à La Grande Motte, c’est l’unité esthétique et architecturale d’un ensemble qui s’étend sur plus de 400 hectares. L’audace du parti pris architectural est en soit un exploit alors que fleurissent en France, à la fin des années 1960, les réalisations fonctionnalistes et les grands ensembles rectilignes. Jean Balladur pense et conçoit tout à La Grande Motte : il donne le gabarit des principaux bâtiments pour chacun des quartiers de la ville ; il impose l’implantation de ceux-ci afin de permettre aux vents dominants d’être freinés ; il calcule la largeur des rues et la calque sur les normes calculées par le Baron Haussmann ; il fournit aussi la hauteur des trottoirs… Il va même jusqu’à dessiner le mobilier urbain : pyramide des transformateurs électriques ; feux tricolores ; luminaires ; signalétique…
Le plan d’urbanisme laisse la part belle à la végétation, si le béton est prince à La Grande Motte, la nature sera Reine ! On comprend mieux, pourquoi une telle sensation d’harmonie règne dans la ville « des pyramides ».
La Grande Motte connaîtra au début de sa jeune histoire des campagnes de dénigrement hargneuses. Jean Balladur sera même ostracisé par ses paires. Quelques 40 ans après sa création, même si les clichés ont la vie dure, La Grande Motte est réhabilitée. La végétation est arrivée aujourd’hui à maturité, les arbres envahissent les allées et les rues, les essences méditerranéennes, à l’abri des immeubles, prospères.
Le projet global de l’architecte visionnaire est devenu réalité.